L’entrée dans le monde professionnel

Selon une étude menée par le Journal du Net, 66 % des nouvelles recrues considèrent après trois mois leur intégration comme un échec. Beaucoup d’entre eux mettent un terme à leur contrat de travail. Dès lors, les risques de turn-over, d’absentéisme ou encore de déficit de performance se multiplient.

Le défi d’intégration des jeunes faisant leur entrée au sein de l’entreprise est de taille et reste pourtant sous-estimé par la plupart des managers qui considèrent souvent qu’ils doivent s’intégrer par eux même, s’approprier la culture de l’entreprise et « rentrer dans le moule ».

Les enjeux de leur intégration sont divers. Il s’agit d’abord de créer un esprit de groupe dans des équipes regroupant plusieurs générations à la transmission de leurs compétences, ce qui est aussi un moyen de renforcer une certaine forme de cohésion au sein de l’entreprise et de créer des liens entre les générations.

Cette prise de conscience des managers pourrait être stratégique pour l’entreprise : en effet, entre 2010 et 2020, un tiers des effectifs (qui correspondait à des seniors) sera remplacé par des jeunes et ces derniers ont beaucoup à apporter. Pour commencer, ils sont en phase avec les enjeux contemporains, notamment avec la question du digital. Ils sont aussi moins réticents au changement et sont donc plus enclins à empêcher l’installation d’une routine. Enfin, d’un point de vue plus conceptuel, les jeunes présentent des qualités propices à un bon environnement. Ils sont capables de prendre du recul sur leurs actions et le fait qu’ils soient « hyperconnectés » (ce qui leur est souvent reproché) les rend très réactifs. De plus, les générations Y et Z (enfants nés à partir des années 1980) sont très sensibles à la possibilité de pouvoir donner du sens à leur travail, ce qui peut orienter le débat sur le bien-être dans l’entreprise.

Il est donc nécessaire de trouver des solutions et plus particulièrement de développer un management dit intergénérationnel. Les méthodes d’insertion des employés doivent changer. La méthode de la carotte et du bâton n’est plus pertinente puisque leur mal-être ne découle pas de la faiblesse potentielle de leur salaire et que la menace du licenciement ne fonctionne pas. Il est primordial d’être davantage à l’écoute sans camper sur ses a priori. Il est aussi important que les jeunes soient considérés davantage comme des collaborateurs plutôt que des subordonnés.

Cependant, de nombreuses entreprises cherchent aujourd’hui à attirer les jeunes lors des recrutements et par conséquent beaucoup mettent en place des nouveautés dans l’entreprise pour mieux les intégrer. Par exemple Orange insiste sur la transmission de savoirs, Axa sur la gestion de nouveaux profils de carrière et IBM sur des formations adaptées au nouveau mix générationnel.  Ces entreprises sont de véritables leaders en matière de management intergénérationnel.